you got to live

J'ai essayé d'en parler à cette fille .Avec elle il y a un accord tacite je parle pas de tes bleus tu poses pas de questions sur mes bras, il y a aussi une ferveur adolescente entre nous, un attachement démontré imperceptiblement, mais bien là, conséquent. On prend les rues pas salées en se tenant par le bras.Elle me verse de l'alcool sur une plaie profonde.
Puis je me suis dit qu'il n'y a personne qui aimerait entendre cette histoire.

Combien de coeurs garde tu dans ta boite d'allumettes? les entends tu s'essouffler et s'éteindre? pourquoi secoues tu si fort la boite, pour me montrer que tu es plus fort que les sentiments: tu n'en as pas. Et ces coeurs ,que fais tu de leur dépouille, tu les exposes, piqués d'une épingle? Entends tu le mien qui cogne de moins en moins fort. Tu laisses faire, la salace situation s'asphyxier d'elle même, belle prestation de ta part, premier rôle du jeune homme irresponsable de notre théâtre clandestin. On a le droit de ne pas aimer, mais il faut libérer cette personne. Lui rendre sa liberté, libérer l'espace dans sa tête, se laisser effacer.Une rupture ne se signe pas en fuyant dans la jungle. Pourquoi me retenir, puisque l'amour est mort. Puisque tu es absent, puisque rien ne se passe dans les ruelles de la vieille ville, puisque tout est dépeuplé, puisque la neige n'a aucun charme, puisque la prochaine fois que je le vois, je reprendrai ma liberté au fauve, et je l'abattrai. Peu importe les éclaboussures.
Salle d'attente, on dirait une salle de catéchisme, tu te rends compte que tu as passé l'étape 265 .Il y a des gens payés pour écouter tes histoires, ils essaient de t'aider en regardant discrètement leur montre, en fait ils ne savent rien.
En fait il y a trop de gens dans les salles d'attente.