La fille avait pas changé je ne sais pas si elle
La fille avait pas changé je ne sais pas si elle pensait la même chose de moi et je m'en foutais car je m'appliquais à répondre à côté, et elle toujours son air crédule, sa peau dorée artificiellement et la candeur pas fraîche. six ans ont passé et l'obligation de se reconnaître. mais je l'ai semée dans la foule, plutôt crever que de demander qu'est ce que tu deviens. ce qu'on est devenu, les raisons pour lesquelles on s'est perdus de vue, pour moi plutôt exprès. ce passé là me laisse indolente, je ne garde pas de liens qui s'effilochent.
Il pose des mots sur mes errements, sous la lumière du néon et sur le fauteuil de cuir bon marché je me vide, larmes maux sueur. au froid au creux du corps et une fièvre en sortant de là, un lavement de l'âme est pénible qui a dit que ça soulageait qui a dit ça. avoir la force d'exposer ses larmes à un inconnu, avoir la force d'étaler les détails d'une voix enfantine et rauque à la fois. ça donne le tournis, ça dévalorise les gens à qui on a donné à tort de la valeur. je les ai laissés dans le cabinet en partant comme un parapluie cassé, ce n'est pas moi le parapluie cassé je leur ai crié.
Une soirée d'adieu, une insomnie matinale je me dis je vais prendre le temps, mais cette angoisse qui me saisit la gorge le matin où il y a encore la lune.
la vérité c'est que nous n'avons pas le temps, et pas envie de fêter les départs.