Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'abominable enfant teenage.
19 novembre 2012

-

Tumblr_m56ro2xs3t1r61ap3o1_500_large

 

Tu as peur de ne plus réussir à te lever le matin, de te laisser tomber, cristallisée à nouveau dans cet amour abominable, cette sensibilité rageuse d’adolescente ces yeux mouillés cette gorge serrée. Tu as peur de désirer l’indésirable, l’impalpable. Tu as peur de croire que toutes les chansons d’amour sont jouées pour toi, que les passages dans les livres de la bibliothèque sont surlignés au crayon de bois pour toi. Tu as peur d’attendre un train déjà parti. Tu as peur d’entendre à nouveau ces sanglots d’animal, de sentir ton corps tendu, de ne pas parler parce que tu n’entends pas ce qu’ils disent. Tu ne vois que son visage sur les autres visages, tu vois sa silhouette au bout de chaque rue. Tu vois sa silhouette au bout de chaque rue.

 Tu as peur de t’entendre craquer toute entière, de faire des bruits d’assiette cassée en te déplaçant.

Tu as peur que ça soit inscrit sur ton front. Que tu meures plusieurs fois dans la journée, morte d’une drôle d’inquiétude, que sa peau ne toucherait peut-être plus la tienne.

 Et tu n’es que vaguement concentrée sur ce qui se passe autour car tu cajoles cet amour comme on cajole un enfant malade, tu polis tes angoisses, tu fais briller des cris déchirants qui rebondissent à l’intérieur. Tu fais  comme si c’était la seule décision possible, comme le pensent les gens qui ont perdu la tête, comme ceux qui déplacent la boule douloureuse de leur poitrine au creux du ventre.

Tu as peur que tout ai recommencé et que tout s’achève. Tu as peur que le chat mange la souris. Tu as peur de ne pas réussir à partir, d’être clouée sur place dans ce lent vertige, à dire sans cesse de toute façon où tu veux que j’aille.  

Publicité
Commentaires
Publicité