glacier
et si toute personne mauvaise avait un jour été une personne bien, et que rien ne lui était arrivé de bien, c'est à dire l'inverse. alors on devient le mal pour ne plus avoir mal. le mal n'a pas mal. j'ai scalpé leurs visages pour m'en faire un masque, j'ai cousu le pire pour m'en faire un manteau. de sales petits secrets, de la noirceur, des pensées sales, des choses déstructibles, qui vrillent ma cervelle en permanence. je n'ai jamais froid, j'ai la culpabilité qui me ronge le fond du ventre, je ne suis jamais seule, j'ai mes démons. à partir à la chasse aux salauds on se surprend à ne plus s'en vouloir, puisqu'on est allé trop loin de toutes manières. quand je me regarde dans le miroir je ne vois plus rien, ou une femme grimaçante, laide. j'ai la voix rauque et les doigts collants de sucre glace, j'ai contribué à ma façon à glacer ce monde. trop flipée pour constater l'ampleur de mes dégats.