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L'abominable enfant teenage.
21 avril 2010

Tu m'as un peu égratignée, je ne t'ai jamais

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Tu m'as un peu égratignée, je ne t'ai jamais demandé de dire la vérité, c'est moche à entendre, tout ce qui est vrai. J'aurais préféré rester mais la vérité, la vérité m'insupporte. Tu ne t'excuses pas, moi non plus, quand l'écran de fumée se barre. Il reste deux corps vides. Formidablement vides. Tu m'as volé mes lunettes roses, on regardait au balcon un plastique voler au dessus des têtes puis des toits, il y avait cette lumière dans l'appartement et toujours rien à part un cendrier et nos chaussures, un pot de peinture et tu m'as enlevé mes lunettes, je ne voyais pas ton visage à contrejour, tu m'a repris le brouillard dans lequel je me lovais avec toi, tu es apparu en homme évidemment imparfait, fautif, menteur, un homme qui ne s'excuse pas.
je t'ai volé ton odeur, j'ai mis ton flacon de parfum dans mon sac avant de partir calmement, l'odeur de mon nuage dissipé, l'odeur de mon nuage de traîne de mariée sale trainée envolé. Tu m'as appelée du balcon mais je ne me suis pas retournée car j'étais mal sans mon brouillard tissé autour de moi, déchiré par l'homme. Et je n'entendais pas les cris si ce n'est ceux de mon monstre, aussi choqué que moi, nu.








La féminité je l'ai découverte quand les autres lisaient je bouquine, moi je demandais un Elle. La femme en couverture m'a toujours fascinée même si elle n'a rien à dire. En grandissant moi non plus j'ai rien à dire, je suis comme elle, j'ai rien à dire, je suis juste plaisante. C'est cosmopolitan qui m'a a appris la couche de vernis transparent avant celle de couleur. C'est Marie Claire qui m'a appris l'eye liner, le sens d'une silouhette qu'on recherche en vain dans les rues après. C'est ces foutus magazines qui s'entassent par murets chez moi qui m'ont chuchoté ce que je voulais savoir et voir, une femme sculpturale, des filles en bronze, des allures de médaille d'or. J'ai ingurgité l'image d'une femme jamais fatiguée, princesse au millimètre près. Moi je regardais pas les ongles fushia mal peints de ma mère en contrebas. Les pages papier glacé à l'odeur caractéristique, c'est le parfum des femmes, des pages de ragots de féminisme, des pages d'os saillants et d'allures oui des putain d'allures, des colonnes de secrets dévorés à partir de douze ans.
Pourtant rien ne m'émeut plus que le fameux rouge à lèvre de ma mère et sa façon unique de le porter, comme si elle portait une fleur dans la bouche, un jet de couleur éclairant son visage fatigué, ses traits doux et sa peau douce, mais fatigués. Doucement fatigués au fil du temps.

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