Il fait beau et alors, moi je promène mon orage

Il fait beau et alors, moi je promène mon orage dans les rayons des magasins à la lumière jaunasse.
Il fait chaud et alors, il fait froid dans mes bras, sur mes cils. Je n'aime pas manger au soleil, tes frites, je n'aime pas vos shorts, tout cela est vulgaire, gras.
Annuler les rendez-vous, passer dans la colonne des gens qui veulent se faire oublier. Qu'est ce qui restera de cette année? les amitiés mort nées, les boulevards longés en s'efforçant de lever la tête, le vide dans la poitrine, marcher à l'ombre le regard hautain tant bien que mal, faudrait pas non plus avoir l'air d'une victime. Je suis un circuit aléatoire, je ne sais pas bien où je m'enfuis.
J'aimerais de la pluie, être à la frontière entre la route et la foret, j'aimerais que cette poussière s'en aille en même temps que toi, j'aimerais t'embrocher la tête sur un bâton et l'offrir à ta maman, pour voir. Cette impression que plus rien de beau ne sera, l'accepter. On n'a pas de choix. Conserver les apparences, les émotions au frigidaire, impec, sourire impec, rire impec, tenue impec, joie zéro.