Mon modèle, dispersé toujours, cynique

Mon modèle, dispersé toujours, cynique illusionniste, mon père est comme moi, à tourner en rond dans la vie comme un ours sans arbres. Il était le seul qui comprenait que je disais je m'ennuie. Il m'a transmis sa lassitude, sa sensibilité contemplative, nous écoutons chanter les oiseaux fous.
Il cultive la vacuité, l'art du rien. je ne l'ai jamais vu occupé. Il a toujours le nez en l'air, j'ai toujours les yeux dans le vague. Nous avons toujours les bras ballants. Alors notre âme se torture car nous avons tout le temps des vagues à l'âme. Les personnes les plus mélancoliques sont celles qui réfléchissent pendant que les autres sont occupés.
Nous n'avons pas de point de repère car disloqués entre un manque et un creux, un désert et un blanc,pas de passion à laquelle se cramponner, pas de maquettes à réaliser, pas de médailles à gagner, pas de balle après laquelle courir. Parce tu sais ça ne mène à rien, tu finiras où nous sommes.
Nous comptons les déserts, lui à téter sa gitane moi à griffer mes bras. Non concernés par vos choses mordus par rien. Commencer ou finir quelquechose cela m'a toujours éprouvée. s'enthousiasmer plus de quelques minutes nous ne savons pas, nous sommes perdus dans le néant mon père et moi. Nous rêvons, nous ne sommes pas là, éternellement désunis de nous même. Cette absence je crois que c'est un refus. Je lui dédie toutes mes pages blanches.